
Le 6 mai 2025, l'Allemagne a connu un moment historique : pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un candidat à la chancellerie a échoué à être élu au premier tour d'investiture. Friedrich Merz, leader de la CDU, n'a obtenu que 310 voix sur les 316 requises, manquant de six voix la majorité absolue . Cette défaite inattendue a mis en lumière des tensions internes au sein de la coalition CDU/CSU-SPD, remettant en question sa solidité.
Un second tour décisif
Quelques heures plus tard, lors d'un second vote, Merz a été élu chancelier avec 325 voix pour, 289 contre, une abstention et trois bulletins nuls . Bien que cette élection ait permis de lever l'incertitude politique, elle a également révélé des fissures au sein de la coalition, suscitant des critiques de l'opposition, notamment de l'AfD, qui a qualifié cet épisode de preuve de la faiblesse du gouvernement Merz.
Inclusion : une priorité maintenue ?
Malgré ces turbulences politiques, le gouvernement Merz a réaffirmé son engagement envers l'inclusion des personnes en situation de handicap. Cette orientation s'inscrit dans la continuité des initiatives précédentes, notamment le Sommet mondial sur le handicap tenu à Berlin en avril 2025. Lors de cet événement, le chancelier sortant Olaf Scholz avait souligné que l'inclusion est un droit humain fondamental, appelant à éliminer les barrières entravant la participation des personnes handicapées à la vie sociale, éducative et professionnelle.
Le sommet avait réuni 4 000 participants de plus de 100 pays, mettant en lumière des initiatives telles que la Déclaration d'Amman-Berlin, qui encourage les États à consacrer au moins 15 % de leurs projets de développement à l'inclusion des personnes handicapées.
Des mesures législatives en attente de mise en œuvre
Le gouvernement allemand a également introduit des réformes législatives pour renforcer l'accessibilité et l'inclusion. La loi sur le renforcement de l'accessibilité (Barrierefreiheitsstärkungsgesetz - BFSG), qui entrera en vigueur le 28 juin 2025, impose des normes d'accessibilité pour les produits et services numériques, tels que les sites web, les applications mobiles, les distributeurs automatiques et les services bancaires en ligne.
Par ailleurs, le Programme mondial sur l'inclusion des personnes handicapées, soutenu par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), vise à intégrer systématiquement l'inclusion dans la coopération internationale, en mettant l'accent sur la participation active des personnes handicapées dans les projets de développement.
Défis persistants et perspectives d'avenir
Malgré ces avancées, des défis subsistent. En 2018, sur les 168 693 entreprises allemandes soumises à l'obligation d'employer au moins 5 % de personnes handicapées, 102 529 ont dû verser une contribution compensatoire faute de respecter cette exigence. De plus, des obstacles persistent dans l'accès aux services publics, aux transports et aux infrastructures numériques.
Le nouveau gouvernement devra donc poursuivre les efforts pour surmonter ces obstacles, en collaborant étroitement avec les organisations de personnes handicapées, en renforçant les mécanismes de surveillance et en assurant une mise en œuvre efficace des politiques d'inclusion.
inclusion et instabilité, un moment charnière
L'investiture mouvementée de Friedrich Merz met en lumière les défis politiques auxquels l'Allemagne est confrontée. Dans ce contexte, le maintien des engagements en faveur de l'inclusion des personnes en situation de handicap sera un indicateur clé de la capacité du nouveau gouvernement à tenir ses promesses sociales. Il est essentiel que ces politiques ne soient pas reléguées au second plan dans un climat politique incertain.
Pour en savoir plus sur les politiques d'inclusion en Allemagne, vous pouvez consulter le site officiel du gouvernement fédéral : www.bundesregierung.de
Auteur : Mayeul BERETTA
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