Point de vue : Raphaël (Professeur) sur l'inclusion

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Pour parler d’inclusion, il faut d’abord pratiquer l’inclusion de chaque jour. L’inclusion pour

moi n’est pas l’absence d’identité, mais la coexistence des identités.

J’ai la chance d’être un individu unique et qui est membre aussi d’un plus grand ensemble.

Nous parlons beaucoup d’inclusion dans nos espaces de travail, dans nos écoles…  Mais lorsque nous devons pratiquer l’inclusion à un café ou dans une rencontre autour d’un apéro ! Avons-nous peur d’inviter celui qui est extérieur à notre groupe ?

La véritable  problématique est la suivante : pouvons-nous nous maintenir dans notre identité de groupe lorsque que « l’autre » est présent dans notre espace ? L’autre personne, l’étranger, celui ou celle qui ne pense pas comme moi, qui ne parle pas mon langage…Il ou elle a vraiment une chose importante à me dire. Son expérience de vie est plus pertinente pour m’ouvrir un peu l’esprit. L’autre en réalité devient vitale pour nourrir ma propre définition, mon identité.Telle un miroir qui montre au grand jour qui je suis, l’autre me permet de voir qui je suis lorsque je suis plus dans ma zone de confort. J’ai vécu chez l’autre, en Israël, où j’étais l’autre de tous. Cette expérience me fait croire encore plus au devoir important qui nous attend chaque jour pour accueillir un autre parmi le grand nous. L’accueil de l’autre est la manière dont j’aimerais être moi-même accueillis lorsque je pars vivre loin de chez moi.En revenant d’Israël, à cause de la guerre actuelle, je m’aperçois qu’aux yeux de mes anciens camarades de promotion en école d’art, je suis alors l’autre qu’il faut censurer. J’ai reçu un message commun (en langage inclusif) de ces 7 individus pour m’exclure de leur groupe de discussion sur Facebook. La raison de cette violente mise à l’écart était mon soutien à Israël durant cet terrible attaque du 7 octobre. Les mots avec des points pour le «.e.s » et le silence des répondeurs de leurs portables étaient les signes de mon exclusion. Ces« ami.e.s » ne m’ont pas demandés si j’allais bien le 8 octobre ou même 2 mois plus tard, sachant que je vivais en Israël durant le début de cette guerre. Ils semblaient uniquement capables de m’écrire pour me rejeter, pour me mettre dehors et m'exiler pour de bonjour. J’ai vu leurs mots inclusifs comme des signes d’hypocrisie. Ils défendent l’uniformité des interactions. Ils ne veulent pas inclure un autre. Ils veulent la forme et les messages de l’inclusion qui arpentent nos emails, nos messages sur les réseaux sociaux, mais ils ne veulent pas appliquer la véritable inclusion dans la vie de tous les jours. J’en ai fait les frais en perdant en une journée des « ami.e.s » pour une histoire de géopolitique qui ne les concernent pas directement ou indirectement. C’est ma vie qui a basculé dans l’horreur le matin du 7 octobre, mais ce sont eux qui me font des leçons moralisatrices pour que je sois comme eux. Je ne souhaite pas être uniformisé derrière leurs opinions sans valeur. Je suis heureux de les inclure dans ma longue liste d'amis mais pas de me cracher au visage par leurs mots qui transpirent la haine et la jalousie cachés derrière le masque de l'Inclusion.

Auteur : Raphaël et Mayeul BERETTA

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