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À l'approche des nouvelles élections européennes, prévues le 9 juin de cette année, la Suède, qui occupe actuellement la présidence tournante de l’Union européenne, a annoncé que le scrutin se tiendra du 6 au 9 juin 2024. Ce mercredi 17 mai 2023, elle a précisé que les citoyens de l’UE devront élire les députés qui siégeront au Parlement européen. Les élections européennes se déroulent sur quatre jours afin de respecter les coutumes de vote des différents pays membres. Les Pays-Bas lancent le vote le jeudi, tandis que la plupart des citoyens européens votent le dimanche, notamment en France.
Au total, plus de 400 millions d’Européens seront appelés aux urnes dans les 27 pays de l’Union pour renouveler la composition de cette institution basée principalement à Strasbourg, qui participe à l’adoption des législations aux côtés des États membres.
Voici les dates clés de l’élection :
22 - 25 avril : dernière séance plénière de la législature actuelle au Parlement européen.
17 mai : date limite pour le dépôt des déclarations de candidatures au ministère de l’Intérieur.
27 mai – 7 juin (à minuit) : période de la campagne électorale.
9 juin : jour du scrutin en France.
Programme sur la diversité des partis français qui participent aux élections européens

Rassemblement national 26 à 30 élus
Tête de liste (Jordan BARDELLA)
Le Rassemblement National, dirigé par Jordan Bardella, est estimé remporter entre 26 à 30 sièges aux prochaines élections européennes. La tête de liste, Jordan Bardella, avait déjà obtenu un succès notable en 2019, surpassant de peu la liste de La République en Marche et envoyant 23 députés au Parlement européen, qui siègent actuellement au sein du groupe Identité et Démocratie (ID), à l'extrême droite de l'hémicycle.
Immigration et Sécurité des Frontières
Le parti propose de :
Rétablir le contrôle des frontières nationales et de renforcer Frontex ainsi que le contrôle aux frontières européennes, évoquant une « double sécurité ».
Restreindre la libre circulation dans l'espace Schengen aux ressortissants des pays membres uniquement.
Politiques sur les Migrations
Le Rassemblement National souhaite également :
Supprimer les subventions publiques aux ONG pro-migrants.
Judiciariser l’aide à l’immigration illégale et mettre sous scellés les bateaux faisant la navette entre l'Europe et l'Afrique.
Traiter les demandes d'asile directement dans les pays d'origine.
Expulser les individus en situation irrégulière, les islamistes et les délinquants étrangers.
Conditionner les aides au développement au maintien des populations dans leurs pays d’origine et à la lutte contre les passeurs.
Référendum sur l’Immigration
Enfin, le parti promet d'organiser un référendum en France pour réaffirmer la primauté de la Constitution française sur les décisions des juges européens en matière d’immigration.
Les dynamiques actuelles suggèrent que le Rassemblement National pourrait obtenir jusqu’à dix députés supplémentaires lors du scrutin de juin prochain.

Tête de liste (Valérie Hayer)
Valérie Hayer se positionne également en faveur de l'inscription de l'IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux et de sa couverture par la carte européenne d'assurance maladie. Elle propose aussi d'instaurer la majorité numérique à 15 ans sur les réseaux sociaux, avec un contrôle parental par défaut sur les appareils mobiles, et l'interdiction des thérapies de conversion en Europe.
Élections européennes de 2019 : La liste de la majorité présidentielle est arrivée deuxième lors du scrutin, envoyant 23 élus au Parlement européen, le même nombre que le Rassemblement National (RN). Aujourd'hui, ces élus siègent au sein du groupe Renew Europe (RE), le groupe centriste de l'hémicycle. Ce groupe est l'un des trois piliers de la coalition, avec la droite européenne (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D). En juin prochain, entre 15 et 20 députés pourraient rejoindre le nouvel hémicycle.

Tête de liste Raphaël Glucksmann (PS-Place publique)
Raphaël Glucksmann, tête de liste de PS-Place publique, souhaite permettre à chaque Européenne de bénéficier de la législation la plus progressiste en matière de droits des femmes existante en Europe. De son côté, la liste Place publique (PS) vise à garantir un « devoir de sauver » pour que l’Union mobilise des moyens de sauvetage en mer et abolisse la criminalisation des actes de solidarité. Elle envisage également de mettre en place un mécanisme de répartition des demandeurs d'asile, basé sur leur libre choix et une solidarité obligatoire et effective, ainsi qu'un permis de travail pluriannuel pour les travailleurs saisonniers, tout en harmonisant les politiques de visa de travail.
La liste propose d'inscrire le droit à l’IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux, de créer une clause garantissant que chaque Européenne bénéficie des meilleures dispositions pour l'égalité des genres, de nommer un défenseur des droits élu par le Parlement européen (avec une délégation spéciale pour la jeunesse et l'enfance), et de développer une carte européenne du handicap pour uniformiser ces droits au niveau européen.
En 2019, la liste PS-Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, avait juste franchi le seuil nécessaire pour envoyer des députés au Parlement européen. Actuellement, ces députés font partie du groupe S&D, l'une des trois principales composantes de la coalition dominant le Parlement. Cette année, la liste pourrait potentiellement doubler son nombre de députés, en envoyant jusqu'à 12 élus dans le nouvel hémicycle, dans le meilleur des scénarios

Tête de liste Manon Aubry (La France Insoumise)
La liste de La France Insoumise (LFI) est arrivée cinquième lors du scrutin européen il y a cinq ans, un résultat considéré comme une contre-performance pour le parti de Jean-Luc Mélenchon qui visait un score à deux chiffres. Manon Aubry, qui était déjà tête de liste en 2019, est de nouveau en tête pour les élections actuelles. Actuellement, les intentions de vote suggèrent que les Insoumis pourraient obtenir entre 5 et 7 sièges dans le nouveau Parlement.
Objectifs de la liste LFI pour les élections européennes :
Lutter contre l’exil forcé, avec des propositions telles que :
Renforcer l’aide au développement des États membres et de l’Union européenne pour atteindre l'objectif de 0,7 % du RNB.
Remplacer l'agence Frontex par une agence civile européenne de sauvetage en mer et sur terre, en collaboration avec l'agence de l'Union européenne pour l'asile (AUEA).
Stopper la militarisation des frontières, le déploiement massif d'armements par Frontex, et la surveillance biométrique généralisée.
Sanctionner les refoulements illégaux opérés par les gardes-côtes de Frontex ou les autorités de certains États membres.
Renforcer les coopérations policières et judiciaires pour condamner les réseaux de passeurs.
Permettre aux personnes fuyant les violences et les persécutions en raison de leur genre ou de leur orientation sexuelle de bénéficier du droit d'asile.
Interdire le placement en rétention des mineurs, des familles et des personnes vulnérables.
Assurer un accès effectif aux soins physiques et mentaux et au soutien psychosocial pour les exilés.
Établir un programme d’aide au retour pour les réfugiés qui le souhaitent, quand la situation dans leur pays d’origine le permet.
Renforcement des droits fondamentaux et de l’égalité :
Inscrire dans la charte des droits fondamentaux de l'UE l'accès gratuit et sûr à la contraception et à l'IVG, et garantir l'éducation à la sexualité dans tous les États membres.
Créer un fonds européen de soutien aux organisations féministes en Europe et dans les pays du sud, et interdire les financements européens des associations anti-choix.
Interdire les techniques commerciales discriminatoires qui ciblent les produits pour les femmes en Europe.
Garantir l'égalité des personnes LGBTI, y compris par la reconnaissance mutuelle des droits des familles, notamment dans le domaine de la filiation.
Assurer le remboursement et l'accès aux soins de santé spécifiques aux personnes transgenres, tels que les traitements hormonaux et les opérations chirurgicales, et appliquer le principe d'auto-détermination du genre, conformément à la Résolution n°2048 de 2015 du Conseil de l'Europe.
Enfin, inscrire le droit à mourir dans la dignité dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Tête de liste François-Xavier Bellamy (Les Républicains)
L'article énonce que la liste LR envisage d'adopter des mesures prônées par le parti pour la « maîtrise de l'immigration illégale en Europe ». Ces propositions incluent :
Le redéploiement des fonds européens jugés « inutiles » vers la construction de barrières physiques à l'est, ainsi que le déploiement de forces maritimes en Méditerranée.
Donner à Frontex les capacités opérationnelles et le soutien politique nécessaires pour prévenir, détecter, et empêcher l'immigration illégale, ainsi que pour expulser les personnes en situation irrégulière d'Europe.
Transférer la gestion des demandes d’asile vers des centres d'accueil fermés situés aux frontières extérieures de l'Union européenne, en collaboration avec Frontex et l'Agence européenne de l'asile.
Instaurer au niveau européen une liste de « pays d'origine sûrs » et une liste de « pays tiers sûrs », avec lesquels l'Union européenne pourrait coopérer pour gérer les flux migratoires.
Le Conseil européen doit assigner à la Commission européenne des objectifs quantitatifs de réduction des franchissements irréguliers des frontières extérieures et d’augmentation des taux d'expulsion, et créer un groupe Schengen au niveau européen, sur le modèle de l'Eurogroupe.
Instaurer un « choc de conditionnalité » dans les relations diplomatiques de l'Union européenne avec les pays tiers. Aucune coopération ne sera possible sans un accord complet sur la gestion migratoire et la réadmission des personnes en situation irrégulière par leurs pays d'origine.
Mettre en place une « clause de sauvegarde » pour rétablir les contrôles aux frontières intérieures de l'Union en cas d'urgence, sans nécessiter l'accord de la Commission européenne.
Conditionner le versement des prestations sociales non contributives à trois ans de résidence régulière dans l'Union européenne et permettre aux États membres de réguler comme ils le souhaitent le regroupement familial.
Lors des élections européennes de 2019, la liste des Républicains, menée à nouveau par François-Xavier Bellamy, avait fini en quatrième position. C'était un sérieux revers pour le parti, qui aspirait à être une force alternative. Cette année, les LR pourraient envoyer encore moins de représentants au Parlement européen que lors du scrutin précédent : entre cinq et sept, contre huit actuellement. Ils siègent actuellement au sein du PPE, la droite européenne.

Marie Toussaint (Les Écologistes)
La liste écologiste présente de nombreuses propositions relatives aux droits individuels. Elle vise à intégrer le droit à l'avortement et à la contraception dans la Charte européenne des droits fondamentaux. En outre, les écologistes envisagent de conduire un audit approfondi sur l'accès à l'IVG pour les femmes en Europe et de créer un réseau de « maisons européennes des femmes » pour lutter contre les violences de genre. Ils proposent aussi d'adopter une approche féministe dans les politiques pharmaceutiques et de bannir les substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques dans les produits du quotidien. Enfin, ils souhaitent criminaliser la stérilisation forcée des personnes handicapées au niveau européen et garantir que les politiques de développement tiennent compte des spécificités de genre.
En 2019, la liste EELV, menée par Yannick Jadot, avait atteint la troisième place le soir de l'élection, envoyant treize députés au Parlement européen. Cette année, la dynamique semble moins favorable pour les Écologistes, qui pourraient voir leur score réduit de moitié en juin prochain, ainsi que le nombre de leurs députés

Marion Maréchal (Reconquête!)
C'est la première participation de Reconquête aux élections européennes. En 2019, le mouvement fondé par Éric Zemmour n'existait pas encore. Conduite par Marion Maréchal, la liste est constituée, entre autres, de personnalités politiques qui ont quitté soit la droite traditionnelle (Les Républicains, LR), soit le Rassemblement national (RN). Reconquête pourrait envoyer entre cinq et sept députés au Parlement européen.
Reconquête souhaite « interdire toute campagne européenne faisant la promotion de l’idéologie woke », « supprimer tout financement au wokisme et aux associations militantes LGBT », abolir la gestation pour autrui (GPA) dans tous les États membres et garantir la « liberté d'expression la plus large possible, sans biais politiquement corrects ». Parallèlement, la liste souhaite lancer de grandes campagnes européennes de soutien aux familles, encourager la natalité notamment en réorientant le Fonds social européen et « réserver Erasmus aux jeunes Européens ».
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