Entre 2022 et 2024, la France a traversé une période d’inflation marquée qui a pesé sur l’ensemble des ménages. Mais derrière les chiffres globaux, certaines réalités sont plus dures que d'autres. C’est notamment le cas des personnes en situation de handicap, pour qui l’inflation est venue s’ajouter à des difficultés déjà présentes, renforçant leur précarité économique et sociale.
Pouvoir d’achat en chute libre
D’après un baromètre publié par l’Agefiph en décembre 2024, 52 % des personnes en situation de handicap identifient le pouvoir d’achat comme leur principale préoccupation. Ce chiffre est encore plus élevé que celui observé dans la population générale, preuve que la vague inflationniste a frappé plus fort les plus vulnérables.
Alors que les prix de l’alimentation, de l’énergie et des biens de première nécessité ont flambé, les revenus de nombreuses personnes handicapées n’ont pas suivi le même rythme. L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH), bien qu’ayant été revalorisée en avril 2024 pour atteindre 1 016,05 € par mois, reste inférieure au seuil de pauvreté, estimé à 1 216 €. Cela signifie que, même avec cette aide, beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté.
Une précarité structurelle amplifiée
Au-delà du pouvoir d’achat, les personnes handicapées sont souvent confrontées à des difficultés d’accès à l’emploi. Le taux de chômage reste très élevé dans cette population, en partie à cause de la persistance des discriminations et des obstacles à l’accessibilité, notamment dans les transports ou sur les lieux de travail.
À titre d’exemple, en région parisienne, seulement 3,2 % des stations de métro sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Ce chiffre, édifiant, illustre l’écart entre les engagements d’inclusion et la réalité du quotidien.
Un sentiment d’abandon face à la crise
L’un des aspects les plus marquants de cette période inflationniste est le sentiment d’invisibilité ressenti par de nombreuses personnes en situation de handicap. Peu de politiques publiques ont été spécifiquement pensées pour répondre à leurs besoins particuliers face à la hausse des prix. Résultat : un isolement renforcé et une perte de confiance envers les institutions.
Quelles solutions ?
Face à cette double peine – inflation + handicap – plusieurs pistes pourraient être explorées :
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Revaloriser davantage l’AAH, pour qu’elle permette un vrai accès à une vie digne.
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Renforcer les politiques d’accessibilité dans les transports, le logement et l’emploi.
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Déployer des aides ciblées en cas de crise, qui prennent en compte les spécificités des personnes handicapées.
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Associer les personnes concernées aux décisions politiques, afin que les mesures soient réellement adaptées à leurs besoins.
Auteur
Mayeul BERETTA
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