Le 15 avril 2025, le Premier ministre François Bayrou a lancé une alerte solennelle sur la situation budgétaire de la France, marquant le début d'une séquence politique décisive pour l'élaboration du budget 2026. Face à un déficit public de 5,4 % du PIB en 2025 et une dette nationale susceptible d'atteindre 100 milliards d'euros d'ici 2029, le gouvernement vise une réduction du déficit à 4,6 % en 2026, nécessitant 40 milliards d'euros d'économies.
Une dette "dangereuse, potentiellement irréversible"
Lors d'une conférence de presse à Matignon, Bayrou a qualifié la dette publique de "piège dangereux, potentiellement irréversible", soulignant que "la France ne produit pas assez et travaille insuffisamment", ce qui limite sa capacité à financer ses politiques publiques sans recourir à l'endettement.
Il a écarté toute hausse des prélèvements obligatoires, estimant que "la France est déjà le pays au monde avec le plus haut niveau de prélèvements".
Quatre grandes orientations pour 2026
Le gouvernement a défini quatre axes majeurs pour le budget 2026 :
- Renforcement de la sécurité et de la défense : un effort supplémentaire de 3 milliards d'euros est prévu pour garantir l'indépendance stratégique de la France et de l'Union européenne.
- Refus du surendettement : maintien de l'objectif de ramener le déficit public à 3 % du PIB d'ici 2029.
- Refondation de l'action publique : réduction des dépenses publiques tout en préservant la qualité des services.
- Relance de l'activité économique : investissements dans l'industrie, la technologie et simplification administrative.
Bayrou souhaite présenter les grandes orientations du budget avant le 14 juillet, anticipant ainsi le calendrier habituel.
Une opposition politique et syndicale en alerte
L'annonce de ces mesures a suscité des réactions vives. Les partis d'opposition, notamment le Rassemblement National et La France Insoumise, envisagent une motion de censure si le budget impose des coupes sociales sans contribution accrue des plus aisés. Les syndicats, tels que la CGT et la CFDT, dénoncent une "opération de communication" et critiquent l'absence de concertation réelle.
Vers une économie plus inclusive ?
Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a proposé de pérenniser une taxe temporaire sur les plus riches instaurée en 2025, visant ainsi à répartir équitablement l'effort budgétaire. Cependant, les modalités précises de cette contribution restent à définir.
Auteur
Mayeul BERETTA
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