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Pâques 2025 : Les chefs d’État parlent… mais à qui s’adressent-ils ?

 

Chaque année, les cloches de Pâques résonnent jusque dans les discours des chefs d’État. Pour les uns, c’est l’occasion de parler foi, valeurs, spiritualité. Pour d'autres, c’est le silence qui prime. Mais cette année encore, au-delà de ce que l’on entend (ou pas), une question se pose : pour qui parlent-ils vraiment ? Et surtout, qui reste dans l’ombre de ces prises de parole ?

Parce que si la religion revient dans les discours, la diversité – elle – y reste souvent absente. Et les personnes en situation de handicap, trop souvent invisibilisées, n’ont encore une fois pas eu leur mot à dire.


🇫🇷 En France : la neutralité laïque 

Pas un mot, pas un tweet, pas un vœu officiel. Emmanuel Macron a choisi de rester silencieux pour cette Pâques 2025. Une décision qui s’inscrit dans la tradition républicaine française de laïcité. 


🇺🇸 Aux États-Unis : Trump parle haut… mais à qui s’adresse-t-il vraiment ?

À l’inverse, Donald Trump a multiplié les références religieuses. Dans un discours teinté de ferveur chrétienne, il a exalté la liberté religieuse, défendu les « valeurs chrétiennes » dans l’école, l’armée, les institutions. Un message clair… mais à destination d’un seul public.

 


🕰️ Retour en arrière : La foi présidentielle américaine, une tradition bien rodée

Trump ne fait que s’inscrire dans une longue lignée où la parole présidentielle se mêle à la spiritualité, surtout à Pâques. Cette tradition, très ancrée dans la culture politique américaine, montre à quel point la religion peut devenir un levier narratif… mais pas toujours inclusif.

Reagan : Pâques comme symbole de renaissance morale.

Clinton : des messages centrés sur l’unité et la tolérance.

Bush : foi chrétienne omniprésente, avec des citations bibliques.

Obama : diversité confessionnelle mise en avant.

Trump : patriotisme chrétien assumé, voire militant.

👉 Une constance : la foi est toujours là. Mais son usage varie, oscillant entre ouverture et exclusion, entre spiritualité sincère et outil électoral.


🇻🇦 Vatican : une parole d’unité… mais pas encore d’inclusion

Le pape François, de son côté, a fait un appel œcuménique fort : une date commune pour fêter Pâques. Beau symbole d’unité chrétienne. Mais là encore, un discours tourné vers les institutions, les Églises, les grands acteurs religieux.

 


👀 Les grands absents des grands discours

Ce qui frappe, c’est ce qui manque. Pas un mot sur l’accessibilité,  pas un mot sur la dignité spirituelle des personnes en situation de handicap. Or, ces personnes vivent aussi les fêtes, avec leurs réalités propres : isolement, accessibilité des lieux de culte, barrière de la langue, du geste, du corps…

👉 Où sont les paroles qui leur rendent justice ?

👉 Où sont les actes pour leur permettre de célébrer pleinement ?


✍️ Et si la foi publique devait aussi changer de regard ?

À Pâques, on célèbre la résurrection, l’espérance, le lien. Mais ces valeurs ne prennent sens que si elles s’adressent à toutes et tous. Et cela commence par une parole publique plus inclusive, plus attentive aux marges, plus ouverte aux parcours singuliers.

Parce que oui, un président qui parle de foi ou choisit le silence, ce n’est pas anodin. C’est un geste politique. Mais ce geste peut-il encore ignorer celles et ceux qu’on ne voit jamais dans les récits officiels ?

 

Et vous, que préférez-vous : un silence républicain qui oublie, ou une parole engagée qui ne parle qu’à certains ? Ou, peut-être, une troisième voie : celle d’une parole politique qui écoute vraiment toute la société.

Auteur 

Mayeul BERETTA

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