Grève SNCF : Les voyageurs handicapés, victimes collatérales oubliées des mouvements sociaux
« Votre train n’est pas en gare car votre compagnie est en grève » : les personnes en situation de handicap, grandes oubliées des conflits sociaux à la SNCF
Alors que la SNCF connaît une nouvelle vague de grèves en mai 2025, les personnes en situation de handicap se retrouvent une fois de plus en première ligne des perturbations, souvent sans solutions de repli adaptées. Derrière les revendications syndicales légitimes se cache une réalité plus silencieuse : celle d'une accessibilité encore trop fragile, mise à mal à chaque mouvement social.
Des services d’assistance mis à l’arrêt
Les services d’assistance comme Accès Plus ou Assist’enGare, essentiels pour les voyageurs à mobilité réduite, sont souvent suspendus ou fortement perturbés lors des grèves. Les personnes en fauteuil roulant, par exemple, dépendent de ces services pour monter à bord des trains, et leur absence peut rendre tout déplacement impossible. En janvier dernier, un voyageur handicapé a été abandonné sans assistance en gare de Toulouse, illustrant les conséquences directes de ces interruptions de service .
Des infrastructures encore inadaptées
Malgré les engagements de la SNCF, de nombreuses gares et trains restent inaccessibles. Les trains de nuit, par exemple, sont toujours inaccessibles aux utilisateurs de fauteuils roulants, une situation dénoncée par le député Sébastien Peytavie . De plus, les correspondances entre gares parisiennes ne sont pas prises en charge par la SNCF, laissant les voyageurs handicapés se débrouiller seuls dans un réseau souvent peu accessible .
Des démarches administratives complexes
La réservation d'une assistance nécessite souvent une anticipation de 24 heures, une contrainte incompatible avec les aléas des grèves. De plus, les processus de réservation sont parfois complexes, obligeant les voyageurs à fournir de nombreuses informations pour chaque trajet .
Un appel à l'action
Face à ces défis, des voix s'élèvent pour demander une meilleure prise en compte des besoins des personnes en situation de handicap lors des mouvements sociaux. Pierre Deniziot, délégué spécial en charge du Handicap en Île-de-France, a exprimé son inquiétude quant à l'impact des grèves sur cette population déjà vulnérable . Il est essentiel que la SNCF et les syndicats intègrent ces considérations dans leurs négociations et que des solutions pérennes soient mises en place pour garantir l'accessibilité en toutes circonstances.
En somme, si les grèves sont un droit fondamental pour les travailleurs, elles ne doivent pas se faire au détriment des droits des personnes en situation de handicap. Une réflexion collective est nécessaire pour concilier ces enjeux et construire un système de transport véritablement inclusif.
Auteur
Mayeul BERETTA
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