Le 3 mai 2025, François Bayrou, Premier ministre, a proposé dans une interview au Journal du Dimanche l'idée d'un référendum sur un « plan d'ensemble » visant à réduire le déficit public et la
dette de l'État. Cette proposition, inédite dans l'histoire budgétaire de la Ve République, a suscité de vives réactions dans la presse et la classe politique.
Une initiative controversée François Bayrou justifie cette démarche par la nécessité d'une « prise de conscience collective » face à l'ampleur des efforts requis pour redresser les finances publiques. Il envisage des économies de 40 milliards d'euros en 2026, sans recourir à de nouveaux impôts, mais en réduisant les dépenses publiques et en améliorant l'efficacité de l'État.
Cependant, cette proposition a été accueillie avec scepticisme. Le Courrier international rapporte que la presse étrangère y voit un « aveu d'impuissance » face à un Parlement fragmenté, rendant difficile tout compromis raisonnable.
Réactions politiques À droite, Laurent Wauquiez, chef de file des députés Les Républicains, critique une initiative qui « tergiverse » et appelle plutôt à s'attaquer au gaspillage de l'argent public. À gauche, Manuel Bompard (LFI) juge l'idée « loufoque », tandis qu'Olivier Faure (PS) la qualifie de « farfelue », soulignant la complexité de soumettre un budget complet à une réponse binaire par référendum.
Le président de la commission des finances du Sénat, Claude Raynal (PS), estime que cette proposition est une manière de contourner le Parlement, affirmant que « tout ce qui est référendum, c’est par principe un contournement ».
Analyse des risques Le politologue Benjamin Morel avertit dans Le Figaro que cette initiative pourrait être perçue comme un coup politique, plus inspiré par des séries comme House of Cards que par une véritable quête de l'intérêt général. Il souligne que soumettre un texte budgétaire contraint aux urnes pourrait renforcer le sentiment d'impuissance démocratique et ouvrir la voie à la radicalité.
De plus, un référendum sur le budget pourrait établir un précédent institutionnel risqué, en affaiblissant le rôle du Parlement et en modifiant l'équilibre des pouvoirs en France. La juriste Anne-Charlène Bezzina rappelle que l'article 47 de la Constitution dispose que « le Parlement vote les projets de loi de finances », soulignant ainsi les limites constitutionnelles d'une telle démarche.
Visibilité préoccupante
À ce jour, les préoccupations des personnes en situation de handicap et des minorités ethniques concernant le référendum budgétaire proposé n'ont pas été mises en avant dans les discussions politiques ou médiatiques. Cette absence de représentation soulève des questions sur l'inclusivité du processus décisionnel et sur la prise en compte des besoins spécifiques de ces populations dans les politiques budgétaires.
Un appel à l'inclusivité Pour garantir que les politiques budgétaires reflètent les besoins de l'ensemble de la population, il est essentiel d'inclure les perspectives des personnes en situation de handicap et des minorités ethniques dans les discussions. Cela pourrait se traduire par des consultations ciblées, des études d'impact spécifiques et une représentation accrue de ces groupes dans les instances décisionnelles.
Auteur
Mayeul BERETTA
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