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Négociations Russie-Ukraine à Istanbul : Un espoir fragile pour les populations vulnérables

Le 15 mai 2025, des négociations directes entre la Russie et l'Ukraine sont prévues à Istanbul, à l'initiative du président russe Vladimir Poutine, sans conditions préalables. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions persistantes, malgré les appels occidentaux à un cessez-le-feu immédiat. Au-delà des considérations géopolitiques, ces pourparlers pourraient avoir des répercussions significatives sur les populations les plus vulnérables, notamment les femmes, les personnes en situation de handicap et les civils fragilisés par le conflit.

 

Femmes : des victimes invisibles du conflit

Depuis le début de l'invasion russe en 2022, les femmes ukrainiennes sont confrontées à une recrudescence des violences, exacerbées par la guerre. Les violences sexuelles, utilisées comme arme de guerre, ont été largement documentées, bien que souvent sous-déclarées en raison de la stigmatisation et de la peur des représailles. SEMA Ukraine, soutenue par la Fondation du Dr Denis Mukwege, estime que ces crimes sont systémiques et visent à briser le tissu social ukrainien.

 

Par ailleurs, les femmes déplacées, souvent accompagnées d'enfants, vivent dans des conditions précaires, avec un accès limité aux soins de santé, à la protection sociale et aux moyens de subsistance. Les risques d'exploitation, de traite et de violences domestiques augmentent dans ces contextes d'instabilité.

 

Personnes en situation de handicap : une double peine

Les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables en temps de guerre. Leur mobilité réduite les empêche souvent de fuir les zones de combat, les exposant directement aux bombardements et aux privations. L'usage intensif de drones et de missiles dans des zones peuplées a des effets dévastateurs sur ces populations, qui peinent à accéder aux abris ou à recevoir des soins appropriés.

 

Les infrastructures médicales et sociales, déjà fragilisées, sont souvent détruites ou inaccessibles, limitant l'accès aux services essentiels pour ces personnes. Les témoignages recueillis par Handicap International soulignent la détresse de ces individus, souvent oubliés des programmes d'aide humanitaire.

 

Civils vulnérables : entre espoir et incertitude

Les négociations à venir suscitent un espoir timide parmi les civils, notamment les personnes âgées, les enfants et les réfugiés. Cependant, l'issue de ces pourparlers reste incertaine, et les besoins humanitaires demeurent pressants. Les attaques répétées contre les infrastructures énergétiques privent de plus en plus de personnes de chauffage et d'électricité, perturbant davantage les services publics déjà en difficulté.

 

Les populations nouvellement déplacées, en particulier les personnes âgées et les personnes handicapées, rencontrent des obstacles supplémentaires pour accéder aux services essentiels.

 

Un espoir fragile pour les plus vulnérables

L'annonce des négociations du 15 mai à Istanbul suscite des attentes quant à une amélioration de la situation humanitaire. Toutefois, pour que ces discussions aient un impact réel sur les groupes vulnérables, il est impératif que leurs besoins spécifiques soient intégrés aux accords. Des organisations telles qu'ONU Femmes et Amnesty International appellent à une prise en compte systématique des questions de genre et de vulnérabilité dans le cadre des pourparlers de paix. Cela inclut la participation active des représentantes de ces groupes, la reconnaissance des violences spécifiques qu'elles subissent et la mise en place de mécanismes de protection adaptés.

Auteur 

Mayeul BERETTA

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