Alors que les orages deviennent plus fréquents et violents en France, la question de l'accessibilité des messages de prévention pour les personnes en situation de handicap reste largement ignorée. Cette lacune expose une double vulnérabilité : face aux risques naturels et à une communication inadaptée.
🌩️ L'ombrophobie : une peur amplifiée par l'isolement
L'ombrophobie, ou peur irrationnelle de la pluie et des orages, est l'une des phobies les plus répandues en France. Cette peur peut être exacerbée chez les personnes en situation de handicap, notamment mental, en raison d'une compréhension limitée des phénomènes météorologiques et des consignes de sécurité. Les messages de prévention standard, souvent techniques et anxiogènes, peuvent renforcer cette anxiété au lieu de la soulager.
📺 Une prévention peu inclusive
Les campagnes de prévention actuelles sont majoritairement conçues pour le grand public, sans considération pour les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap. Selon Éric Marchandet, sociologue et parent d’un enfant handicapé, les messages de prévention ne sont pas adaptés aux jeunes en situation de handicap mental. Il préconise de créer des campagnes spécifiques pour ce public, en intégrant l'éducation pour la santé au sein même des institutions qui les accueillent.
De plus, une revue de littérature du CREAI-ORS Occitanie souligne que les grandes campagnes nationales se déclinent en de nombreuses actions adaptées au cas par cas, avec des messages et des canaux de diffusion très ciblés. Cependant, certaines personnes ne sont toujours pas suffisamment informées des dangers et des risques que peuvent représenter leurs comportements en termes de santé, notamment les personnes en situation de handicap.
🧩 Des outils existent mais sont sous-utilisés
Des solutions comme le Facile à Lire et à Comprendre (FALC) ou la Communication Alternative et Améliorée (CAA) permettent de rendre l'information plus accessible. Le FALC, par exemple, est une méthode qui a pour but de traduire un langage classique en un langage simplifié, utile notamment aux personnes en situation de handicap, dyslexiques, âgées ou maîtrisant mal la langue française. Malgré leur efficacité, ces outils restent peu intégrés dans les campagnes de prévention grand public. L'absence de leur utilisation limite l'accès à l'information pour une partie significative de la population.
📉 Une représentation médiatique insuffisante
La visibilité des personnes en situation de handicap dans les médias reste faible. Selon le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), en 2017, seules 0,6% des personnes vues à l'écran étaient concernées par le handicap, alors qu'elles représentent plus de 12% de la population. Cette sous-représentation contribue à leur exclusion des discours publics, y compris en matière de prévention.
✅ Vers une prévention inclusive
Pour remédier à ces lacunes, plusieurs actions peuvent être envisagées :
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Co-construction des messages : Impliquer les personnes en situation de handicap dans la conception des campagnes de prévention pour s'assurer de leur pertinence et de leur accessibilité.
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Formation des professionnels : Sensibiliser les communicants et les professionnels de santé aux besoins spécifiques des personnes handicapées en matière d'information.
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Utilisation systématique des outils d'accessibilité : Intégrer des méthodes comme le FALC et la CAA dans toutes les campagnes de prévention.
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Diversification des canaux de diffusion : Utiliser des supports variés (vidéos, pictogrammes, applications mobiles) pour toucher un public plus large.
LES PHÉNOMÈNES MÉTÉOROLOGIQUES EXTRÊMES, COMME LES ORAGES, SONT DES SITUATIONS STRESSANTES POUR TOUS, MAIS ENCORE PLUS POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP. IL EST IMPÉRATIF QUE LES MESSAGES DE PRÉVENTION SOIENT INCLUSIFS, ACCESSIBLES ET RASSURANTS POUR GARANTIR LA SÉCURITÉ DE TOUS. L'INCLUSION DANS LA COMMUNICATION N'EST PAS SEULEMENT UNE QUESTION D'ÉQUITÉ, MAIS UNE NÉCESSITÉ POUR UNE SOCIÉTÉ RÉSILIENTE FACE AUX CRISES.
Auteur
Mayeul BERETTA
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