Le 18 mai 2025, la Roumanie a élu Nicușor Dan à la présidence avec environ 54 % des voix, devançant le candidat d'extrême droite George Simion. Cette élection, survenue après l'annulation du scrutin de 2024 en raison d'ingérences étrangères, a été scrutée de près tant au niveau national qu'européen.
Le scrutin de 2024 avait été invalidé par la Cour constitutionnelle en raison d'ingérences russes, notamment via des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux en faveur du candidat d'extrême droite Călin Georgescu. Cette décision a conduit à une nouvelle élection en 2025, marquée par une forte polarisation politique.
Nicușor Dan, mathématicien de formation et maire de Bucarest, s'est présenté comme un candidat indépendant pro-européen, axant sa campagne sur la lutte contre la corruption, la réforme institutionnelle et le renforcement de l'État de droit. Sa victoire est perçue comme un rejet des influences populistes et pro-russes, incarnées par George Simion, leader du parti nationaliste AUR.
Le taux de participation a atteint environ 65 %, reflétant l'engagement des citoyens roumains dans un contexte de désinformation et de tensions géopolitiques. Malgré les résultats, George Simion a refusé de reconnaître sa défaite, alléguant des fraudes électorales sans fournir de preuves concrètes.
La victoire de Nicușor Dan marque un tournant pour la Roumanie, affirmant son engagement envers les valeurs démocratiques et son orientation pro-européenne, tout en soulignant les défis persistants liés à la désinformation et aux ingérences étrangères dans les processus électoraux.
Situation des personnes en situation de handicap en Roumanie
En Roumanie, environ 4 % de la population est officiellement reconnue comme ayant un handicap, soit plus de 850 000 personnes. Cependant, ce chiffre est probablement sous-estimé en raison de la sous-déclaration et de l'accès limité aux services de santé, notamment dans les zones rurales.
Le cadre législatif roumain comprend plusieurs lois visant à protéger les droits des personnes handicapées, telles que la Loi n° 448/2006 sur la protection et la promotion des droits des personnes handicapées et la Loi anti-discrimination n° 137/2000. Ces lois garantissent des mesures d'accessibilité, de non-discrimination et de soutien social.
Malgré ces dispositions, des défis subsistent dans la mise en œuvre effective de ces lois. Par exemple, une récente modification de la législation concernant l'institutionnalisation des enfants de moins de trois ans omet spécifiquement les enfants atteints de handicaps sévères, les exposant ainsi à un risque accru d'institutionnalisation.
En matière de participation politique, la Roumanie a récemment testé un système de vote accessible pour les personnes malvoyantes, dans le cadre d'une campagne plus large visant à améliorer l'accessibilité des élections. Cependant, des obstacles persistent, notamment le refus du droit de vote aux personnes sous tutelle, ce qui a privé de nombreux citoyens handicapés de leur droit de vote lors des élections européennes de 2024.
Sur le plan de l'emploi, les personnes handicapées en Roumanie font face à des taux d'emploi nettement inférieurs à ceux de la population générale. Les employeurs de 50 salariés ou plus sont tenus de respecter un quota de 4 % de travailleurs handicapés, mais l'application de cette obligation reste inégale, en particulier dans les petites entreprises et les zones rurales.
La Roumanie a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées en 2010, s'engageant ainsi à promouvoir l'inclusion et l'égalité des droits. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir une mise en œuvre complète et efficace de ces engagements, notamment en matière d'accessibilité, d'éducation, d'emploi et de participation politique.
Auteur
Mayeul BERETTA
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