En juin 2025, Los Angeles, bastion historique de l’immigration et « sanctuary city », se trouve secouée par une vaste opération d’ICE visant les travailleurs sans papiers. Dans ce contexte, le président Trump ordonne le déploiement de près de 5 000 membres de la Garde nationale, Marines inclus. Les détracteurs dénoncent une militarisation intérieure, tandis que la Maison-Blanche avance une rhétorique de contrôle et de « sanctuaire hors-la-loi ».
Clashes, images choc et réactions internationales
Un climat explosif
Des manifestations massives éclatent autour des lieux de rafle, parfois teintées de violences, de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de tirs de balles en caoutchouc .
Journalistes pris pour cibles
Le cas le plus saillant ? Lauren
Tomasi, reporter australienne pour 9News, touchée en direct par une balle en caoutchouc, alors qu'elle était identifiable comme journaliste.
Le Premier ministre australien Albanese qualifie l’image de « horrible », la
diplomatie australienne demande des comptes au gouvernement américain.
Diversité sociale et fracture communautaire
Une ville multiculturelle sous tension
Los Angeles, riche de communautés latino, asiatique, afro‑américaine notamment, se
voit confrontée à une atmosphère de peur : écoles, magasins ciblés, enfants exposés – selon Democracy Now, « le gouvernement fédéral terrorise les communautés » avec une présence policière
lourde .
Le consul mexicain rappellera que des citoyens mexicains, arrêtés lors des
opérations, sont « pas des criminels » et reçoivent une assistance juridique .
Effet miroir sur la diversité
La crise révèle à contrario des dynamiques de solidarité : des grands‑mères blanches protégeant des voisins latinos, des alliances inter-ethniques en manifestation pacifique .
Réponses institutionnelles : entre tension et coordination
Gouvernements américains :
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Gavin Newsom (Californie) condamne fermement l’opération, qualifie l’intervention fédérale de « délibérément provocatrice » et appelle à la désescalade pacifique .
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Karen Bass, maire de Los Angeles, affirme que ces tactiques « semeraient la terreur » dans les communautés, et dénonce l’usage de la force sans mandat clair .
Au niveau fédéral, la Maison-Blanche réplique en qualifiant les protestataires d’« insurrectionnistes » pour justifier l’appel à la Garde nationale.
Gouvernement australien :
PM Albanese dénonce
l’incident, insiste sur la protection des journalistes, et envisage de soulever la question lors du G7.
Le gouvernement australien se positionne en arbitre diplomatique, appelant à la sécurité des médias au cœur de la coopération avec les États-Unis.
Analyse de la presse : point de vue américain vs australien
– Presse américaine :
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Washington Post insiste sur l’opposition idéologique entre le fédéral et la Californie, évoquant une instrumentalisation de la crise pour des gains politiques .
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Associated Press met en avant les dégâts sur l’image de Los Angeles, alors que la Ville se prépare à accueillir la Coupe du Monde 2026 et les JO 2028.
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Des médias progressistes (« The View », Center for American Progress) pointent la militarisation fédérale comme un facteur aggravant .
– Presse australienne :
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The Guardian Australia et The Australian évoquent l’incident Tomasi comme une atteinte inacceptable à la liberté de la presse .
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Reuters Australia inscrit l’événement dans une stratégie anti‑populiste globale, où Canberra se présente comme acteur mondial stabilisateur .
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Pour la ABC, le fait d’encourager une réponse diplomatique mesurée — soulignant un équilibre entre condamnation et collaboration — est essentiel.
Répercussions et enjeux futurs
Sur la cohésion locale
Les opérations renforcent la défiance dans les communautés immigrées, amplifiée par des dynamiques ethniques où les minorités se sentent davantage menacées face à l’autorité fédérale.
Sur les relations fédéralo‑étatiques
Le bras de fer entre Californie et Washington sur l’usage de la Garde nationale marque une crise constitutionnelle potentielle autour de la limite des pouvoirs exécutifs et de l’usage de la force sur le territoire national. Des juristes (Reuters, Washington Post) jugent l’intervention controversée légalement.
Sur l’image internationale
Avec des événements majeurs à venir (Coupe du Monde, JO), la gestion de la crise pourrait impacter durablement l’attractivité de L.A. auprès des investisseurs et visiteurs étrangers .
Diplomatie et médias
L’incident Tomasi soulève une question centrale : la sécurité des journalistes étrangers est-elle respectée dans les manifestations aux États-Unis ? L’Australie en fait un cas diplomatique, forçant Washington à répondre, et nourrissant le débat global sur la liberté de presse.
Auteur
Mayeul BERETTA
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