Maquette de l'Azur ! Photo prise avec l'appareil de Florian Bouché
Le véhicule handicapé représente un enjeu crucial pour plusieurs personnes en France qui, en situation de handicap physique, ne peuvent pas conduire un véhicule classique.
En effet, des trajets annuels des personnes à mobilité réduite concernent des déplacements quotidiens, soulignant l'importance d'une solution adaptée et accessible.
Face à ce besoin, le projet Azurite développé par VOHF sous la direction de Florian Bouché offre une alternative prometteuse.
Ce véhicule handicapé électrique permet aux utilisateurs de s'installer sans quitter leur fauteuil roulant, tout en offrant une autonomie de 200 km idéale pour les trajets quotidiens.
Avec une vitesse maximale de 50 ou 90 km/h selon le type de permis, il s'adapte à différents profils d'utilisateurs.
Cependant, au-delà des caractéristiques techniques, c'est avant tout l'impact humain qui compte.
Ce véhicule vise principalement à réduire le sentiment de dépendance et d'isolement des personnes en situation de handicap, leur offrant ainsi la possibilité de retrouver une vie sociale et une autonomie précieuse.
Le déclic : quand la mobilité est devenue un problème
La perte de mobilité représente bien plus qu'un simple inconvénient.
Pour les personnes en situation de handicap, elle devient rapidement un obstacle majeur qui bouleverse tous les aspects de la vie quotidienne.
Des trajets trop longs pour les aides à domicile.
Pour de nombreuses personnes à mobilité réduite, l'impossibilité d'effectuer seules certains gestes du quotidien nécessitent l'intervention d'aides à domicile. Cependant, les déplacements deviennent rapidement problématiques.
Les infrastructures municipales inadaptées aggravent la situation : trottoirs mal aménagés, regards comportant de profonds cratères, et passages piétonniers difficiles d'accès. En hiver, la situation empire avec un déneigement souvent inadéquat qui rend l'utilisation des appareils de mobilité encore plus complexe.
Un sentiment de dépendance croissant
Ne plus pouvoir se mouvoir comme on en a l'habitude et devoir demander de l'aide à tout moment sont les deux marqueurs de la perte de mobilité et, plus largement, de la perte d'autonomie. Cette dépendance devient psychologiquement pesante.
De plus, les services de transport adaptés, quand ils existent, imposent des périodes d'attente strictes qui, comme l'a mentionné un témoignage, "engendrent beaucoup de culpabilité et de honte" chez les personnes qui ne peuvent pas les respecter. Certains préfèrent même payer des tarifs supplémentaires pour éviter ces contraintes administratives.
L'envie de retrouver une vie sociale
L'isolement, rarement choisi, résulte souvent des conséquences directes du handicap. Trois facteurs principaux ressortent des témoignages : la douleur, la fatigue, ainsi que les difficultés de mobilité.
Pourtant, l'envie de retrouver des interactions sociales demeure forte. L'importance de s'investir dans des activités associatives ou sportives devient cruciale pour maintenir un dynamisme physique et moral.
C'est dans ce contexte que la recherche d'une solution adaptée s'est imposée comme une évidence. Le besoin d'autonomie et la volonté de briser cet isolement nous ont conduits à explorer différentes options pour retrouver une mobilité perdue.
Découverte du projet VOHF sur internet
C'est en poursuivant nos recherches en ligne que nous avons découvert le projet VOHF dirigé par Florian Bouché. Ce projet propose l'Azurite, un véhicule électrique biplace spécialement conçu pour les personnes handicapées ou à mobilité limitée. Sa particularité ? Il permet à l'utilisateur de s'installer dans le véhicule sans quitter son fauteuil roulant.
Ce qui nous a particulièrement séduits, c'est son ergonomie minimaliste facilitant l'utilisation, l'absence de boîte de vitesse et sa conduite douce et confortable. De plus, son autonomie de 200 km et sa faible consommation (30 kWh/100 km) en font une solution économique et écologique pour nos déplacements quotidiens qui représentent 80% de nos trajets annuels.
L'histoire inspirante de Florian Bouché
Florian Bouché, 38 ans et père de famille, est le concepteur visionnaire derrière ce projet novateur. Son parcours est intimement lié à sa sensibilité aux difficultés quotidiennes des personnes en situation de handicap.
Ayant étudié dans l'un des rares collèges français intégrant des élèves handicapés aux élèves valides, il a développé très tôt une conscience aiguë des défis de mobilité.
Sa carrière professionnelle témoigne de cette vocation.
Après avoir remporté le premier prix au Challenge "Handicap et technologie" en 2011 pour une rampe d'handisport, il a consolidé son expertise technique dans l'industrie automobile et ferroviaire pendant cinq ans. Sa spécialisation dans la conception de postes de conduite l'a naturellement conduit vers ce projet de véhicule adapté.
Une conception pensée pour les PMR
L'originalité d'AZURITE réside dans sa conception centrée sur l'utilisateur. Contrairement aux véhicules classiques adaptés après fabrication, celui-ci est pensé dès l'origine pour les personnes à mobilité réduite. L'usager peut s'installer dans le véhicule sans quitter son fauteuil roulant, une innovation majeure qui élimine les transferts complexes.
Son ergonomie minimaliste facilite l'utilisation quotidienne : absence de boîte de vitesse, conduite entièrement automatique et commandes intuitives accessibles. Ces caractéristiques répondent directement aux besoins exprimés par les utilisateurs de fauteuils roulants.
Un véhicule électrique doux et silencieux
La motorisation électrique offre plusieurs avantages significatifs pour les personnes en situation de handicap. D'abord, elle assure une conduite douce et confortable, particulièrement appréciable pour ceux qui souffrent de douleurs lors des déplacements.
Cependant, cette douceur de fonctionnement présente également un défi : le silence. Des études européennes et américaines démontrent que les véhicules électriques sont à l'origine de deux fois plus d'incidents avec des piétons que les véhicules conventionnels. Pour répondre à cette préoccupation, des avertisseurs sonores sont intégrés, garantissant la sécurité de tous les usagers.
Un service libre et accessible à tous
Au-delà de la technologie, VOHF propose une approche inclusive de la mobilité. Le véhicule est disponible en version 45 km/h sans permis ou 90 km/h avec permis, s’adaptant ainsi aux besoins de chacun. Il offre une autonomie de 200 km pour une faible consommation de 30 kWh/100 km, avec un prix de vente ciblé à 20 000 €, il répond parfaitement aux besoins de déplacements quotidiens.
L'aspect biplace représente également une innovation sociale importante, permettant le covoiturage et les sorties accompagnées. Cette dimension favorise la réintégration sociale des personnes handicapées, souvent confrontées à l'isolement. L'objectif final reste clair : permettre à chacun de se déplacer librement, restaurer l'autonomie et recréer du lien.
Auteur
Mayeul BERETTA
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