Les athlètes féminines excellent dans leurs disciplines tout en évoluant dans l’ombre de leurs homologues masculins. Mais Caitlin Clark, star du basketball américain, semble être l’exception qui confirme une nouvelle règle en construction : celle d’une reconnaissance médiatique, économique et culturelle du sport féminin.
Une notoriété qui défie les standards
Caitlin Clark, meneuse de jeu exceptionnelle formée à l’université de l’Iowa, a captivé le public dès ses premiers matchs NCAA. Sa capacité à marquer de très longues distances, son jeu spectaculaire et son leadership naturel en ont rapidement fait une sensation virale. Ce qui est remarquable, c’est que cette popularité ne s’est pas limitée aux réseaux sociaux : les médias traditionnels s’en sont emparés avec une rare intensité pour une athlète féminine.
ESPN, The Athletic, le New York Times, mais aussi des titres généralistes comme Time Magazine ou Forbes, ont couvert ses exploits avec le sérieux et l’attention habituellement réservés aux grandes stars masculines. Elle est devenue un phénomène culturel, pas seulement sportif.
Des investisseurs et sponsors qui misent (enfin) sur le féminin
Le cas Caitlin Clark est aussi économique. Ses matchs universitaires ont battu des records d’audience, culminant à plus de 12 millions de téléspectateurs pour la finale NCAA 2024 — une audience équivalente, voire supérieure, à celle de certains matchs de NBA. Résultat : les sponsors ont suivi. Nike, Gatorade, State Farm, et bien d’autres ont signé avec elle des contrats de plusieurs millions de dollars.
Clark est l’un des rares cas où les investisseurs ont considéré que le sport féminin n’était pas un pari risqué, mais une opportunité rentable. Elle est aussi devenue un moteur de billetterie : les salles affichent complet lorsqu’elle joue, aussi bien à domicile qu’en déplacement.
Une couverture médiatique symptomatique d’un tournant
L’analyse de la presse révèle un traitement inédit pour une joueuse féminine :
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La quantité : des articles quotidiens, des directs, des résumés en prime time.
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La tonalité : élogieuse, centrée sur ses performances sportives avant tout, et non sur son apparence ou sa vie personnelle.
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La comparaison : des médias comme USA Today ou Bleacher Report n’ont pas hésité à comparer son influence à celle de LeBron James ou Steph Curry.
Clark est devenue un narratif médiatique fédérateur, capable de séduire les amateurs de sport pur comme les néophytes curieux. Ce consensus autour de son intérêt médiatique et commercial reste rare, et pourrait bien annoncer une nouvelle ère.
Auteur
Mayeul BERETTA
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