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Et si la mode était une passerelle vers l’#inclusion et le #dialogue ?

 

Vendredi dernier, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, un événement exceptionnel s’est tenu au siège de L’Oréal : un défilé de mode qui bouscule les codes traditionnels de l’industrie. Mais ici, pas de podium aseptisé ni de vêtements de luxe inaccessibles — sur scène, ce sont des pièces de seconde main, réinventées avec audace par des personnes réfugiées, qui ont pris vie.

 

Un projet qui redonne la parole

Ce défilé pas comme les autres a été porté par Karam Hassan, salarié engagé de L'Oréal et fondateur de l’association La Voix des Réfugiés. Avec lui, des couturières, stylistes ou artistes déplacés par les conflits ont trouvé un espace d’expression rare : celui de la scène publique. À travers leurs créations, ils ne montrent pas seulement leur talent, mais aussi leur histoire — faite d’exil, de résilience et d’un profond désir de contribution.

En cela, la mode devient ici un outil d’empowerment : elle permet de reprendre le contrôle du récit, souvent confisqué ou stigmatisé dans les médias.

Une rupture avec les clichés médiatiques

Dans de nombreux articles de presse, les réfugiés sont encore trop souvent réduits à des chiffres, des images de détresse ou à des débats politiques. Peu de place est faite à leurs parcours individuels, à leur créativité, à leur capacité d’initiative. Ce défilé propose une autre narration, plus incarnée, plus juste.

Comme le montrent plusieurs études sur les représentations médiatiques, l’image du réfugié oscille entre victimisation et menace. Ici, le regard est inversé : les réfugiés deviennent acteurs et créateurs. Leur expérience, loin d’être un obstacle, devient une force.

Un manifeste vivant pour l’inclusion

Chaque vêtement présenté raconte une histoire. Chaque modèle qui défile revendique sa place. Ce moment suspendu devient une réponse esthétique, humaine et politique à la question : qu’est-ce que l’inclusion ?

En mettant à l’honneur la diversité des corps, des origines, des parcours, ce défilé ne se contente pas de parler d’inclusion — il la pratique. Et il nous invite à repenser nos espaces professionnels, culturels, sociaux comme des lieux où l’on peut véritablement faire place à l’autre.

Et après ?

Ce type d’événement ouvre la voie à de nouvelles formes de collaboration entre entreprises, associations et communautés réfugiées. Il montre que l'inclusion n’est pas un discours, mais un engagement concret, qui commence souvent par des initiatives locales, courageuses et sincères.

La mode, loin d’être superficielle, peut être un terrain d’expression pour des causes profondes. Et si l’on choisissait d’en faire une passerelle plutôt qu’un miroir ?

Auteur 

Mayeul BERETTA

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