En mars 2025, le gouvernement a dévoilé un plan de réforme radicale des prestations de handicap, notamment via le PIP et l’élément santé de l’Universal Credit. L’objectif était de réaliser des économies massives, jusqu'à 5 milliards de livres par an d'ici 2030. L’une des mesures phares : un seuil d'au moins 4 points dans une seule catégorie d’activités quotidiennes pour obtenir le composant « daily living », soit un critère beaucoup plus strict.
Les défenseurs du projet soulignent qu'il est censé rendre le système plus durable face à l’explosion des dépenses après la pandémie, tout en redirigeant certaines ressources vers des programmes d’intégration professionnelle.
Opposition croissante à l’intérieur du Labour
À l’échelle parlementaire, le projet s’est attiré la colère d’au moins 120 députés travaillistes, représentant un défi majeur pour le Premier ministre Keir Starmer.
Les objections portent sur :
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La discrimination potentielle envers les femmes, notamment sur des aspects de santé spécifiques (ménopause, incontinence), désormais sous-évalués .
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La création d’un système à deux vitesses : les bénéficiaires existants protégés, mais les futurs candidats, à partir de 2026, confrontés à des critères drastiques.
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L’absence de consultations approfondies et d’évaluation publique préalable de l’impact sanitaire et social .
Les critiques venaient non seulement de la gauche, mais aussi de députés modérés, d’élus locaux et de nombreux organismes charité (Scope, MS Society, Spinal Injuries Association…) qui dénonçaient des conséquences dévastatrices et injustes.
Que penser du compromis ?
Le gouvernement présente ces ajustements comme un moyen d’équilibrer efficacité budgétaire et protection sociale : « équilibre sensé entre réforme et compassion » selon le Premier ministre . Pourtant, des voix restent sceptiques :
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Les associations craignent que les futurs demandeurs soient injustement traités et que les besoins fluctuants (santé mentale, maladies progressives) ne soient pas reconnus par l’évaluation stricte .
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Les députés à l’intérieur du Labour dénoncent une réforme partielle trop axée sur la stratégie politique, sans réelle refonte des fondements du système.
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L’opinion publique et les économistes s’interrogent sur la viabilité financière de ces concessions, qui repoussent simplement la pression vers d’autres domaines ou hausses d’impôts .
Auteur
Mayeul BERETTA
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