Depuis le 1er juillet 2025, le Danemark assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour six mois. Ce mandat s’articule autour d’un double cap : sécurité et compétitivité verte, résumé par la devise officielle "Une Europe forte dans un monde en mutation ".
Dans un contexte mondial incertain, marqué par la guerre en Ukraine, les tensions commerciales (notamment avec les États-Unis), et le durcissement des politiques migratoires, le Danemark joue le rôle de médiateur pragmatique, héritant de la Pologne dans cette fonction délicate.
Le handicap, priorité ou parent pauvre ?
Engagement antérieur
Lors de la précédente présidence danoise en 2012, Copenhague avait organisé une conférence sur le handicap à Bruxelles, axée sur l’accessibilité et la participation. Celle-ci regroupait ONG, institutions européennes et ministres, et a mis en lumière un “bâtiment ultra-accessible” comme symbole de progrès/
Où en 2025 ?
Cette fois, les grandes priorités annoncées pour juillet-décembre 2025 — la sécurité, l’élargissement, la défense, la compétitivité et le climat — ne mentionnent jamais explicitement la question du handicap . Du moins, pas dans les grands axes de communication mis en avant par les médias ou par la presse généraliste. Et à ce stade, aucun événement dédié n’a été signalé en lien avec l’inclusion des personnes handicapées.
Pourquoi ce silence ?
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Contexte géopolitique écrasant
La priorité au soutien à l’Ukraine, au renforcement de la défense commune et à la gestion des tensions commerciales laisse peu de place médiatique aux questions sociales. -
Cadre programme dense et technique
Agenda chargé avec les négociations sur le budget pluriannuel, la réforme du Green Deal, les règles pharmaceutiques et le volet défense/SAFE/EDIP. -
Absence de visibilité médiatique
Aucune conférence “handicap” ou initiative notable n’a émergé dans les médias actuels ; pas d’interview, communiqué ou débat identifié à ce sujet pour cette présidence.
Vers une réintroduction de la dimension handicap ?
Toute absence de communication publique ne signifie pas qu’un travail discret ne soit pas en cours. Le Danemark pourrait s’appuyer sur :
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L’héritage de 2012 et des alliances nouées avec le Forum européen et les ONG spécialisées
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Les mécanismes institutionnels de l’UE, comme le groupe de travail sur le handicap et le Forum européen des personnes handicapées, potentiellement mobilisables avec discrétion .
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Les compétences nationales solides : Danemark est signataire de la Convention des Nations Unies depuis 2006, avec des dispositifs performants — emploi adapté, reconnaissance de la langue des signes, programmes Flex Job, etc.
Auteur
Mayeul BERETTA
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