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Glastonbury 2025 : une fête mythique toujours peu accessible ?

Le mythique festival de Glastonbury se tenait ce week-end à l'ouest de l'Angleterre. Une fois encore, des centaines de milliers de festivaliers ont foulé la boue légendaire de Worthy Farm pour vibrer au son de musiques éclectiques, de discours engagés et d’une ambiance unique. Mais dans cette célébration de la liberté, quelle place pour les personnes en situation de handicap ?

 

Glastonbury : un géant culturel

 

Depuis sa création en 1970, le festival de Glastonbury est devenu un symbole international de la culture alternative, accueillant aussi bien Paul McCartney que Kendrick Lamar, en passant par des militants écologistes et féministes. L’édition 2025 n’a pas dérogé à la règle : Dua Lipa, Coldplay et SZA ont électrisé les scènes principales, tandis que des débats sur le climat et les droits sociaux ont rythmé les journées.

La presse britannique a largement couvert l'événement :

  • The Guardian a salué une édition « vibrante et résolument politique ».

  • The Times s’est penché sur la logistique titanesque du festival.

  • BBC News a relayé les moments marquants en direct, avec une couverture multimédia impressionnante.

Mais rares sont les médias à avoir analysé l’événement sous l’angle de l’accessibilité.


 

Une accessibilité en progrès, mais encore perfectible.

 

Le site officiel de Glastonbury met en avant certaines mesures mises en place :

  • Aire de camping dédiée aux personnes en situation de handicap

  • Scènes principales équipées de plateformes surélevées

  • Prêts de fauteuils roulants tout-terrain

  • Equipes de soutien et services d’interprétation en langue des signes britannique (BSL)

Pourtant, dans les témoignages relayés sur les réseaux sociaux ou dans des médias spécialisés comme Disability Horizons, plusieurs festivaliers dénoncent des lacunes persistantes :

  • Des chemins trop boueux, impraticables sans assistance

  • Des transports insuffisamment adaptés depuis les gares

  • Des files d’attente et espaces bondés peu pensés pour les mobilités réduites

  • Une signalisation parfois absente ou peu lisible

La journaliste paralympique Lucy Webster écrivait ainsi sur X (ex-Twitter) :
« J’adore Glastonbury, mais j’ai dû renoncer cette année. Trop de galères logistiques pour quelqu’un comme moi. Un jour peut-être ? »


Une question d’inclusion culturelle

 

Dans un contexte où les festivals se veulent toujours plus inclusifs, la question de l’accessibilité dépasse la simple logistique. Il s’agit de permettre à toutes et tous de participer pleinement à la vie culturelle, sans devoir braver des obstacles supplémentaires.L’absence d’un regard critique sur ce sujet dans la presse grand public interroge. Pourquoi si peu d’éditorialistes ou de chroniqueurs s’y intéressent-ils ? L’accessibilité reste encore trop souvent reléguée au second plan, considérée comme une contrainte technique plutôt qu’un droit fondamental.


Auteur 

Mayeul BERETTA

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