Le 10 juillet 2025, Charlotte Parmentier‑Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a présenté un plan inédit pour « transformer » les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). L’objectif est clair : alléger les démarches, réduire les délais, et rendre ces structures enfin fiables pour les cinq millions de dossiers qu’elles traitent chaque année.
La réforme s’inscrit dans la lignée du « Tour de France des solutions », organisé depuis mars 2025, mobilisant témoignages, ateliers collaboratifs et remontées de terrain.
Étendue de l’initiative : 18 mesures pour fluidifier les parcours
1. Réduire les délais
En décembre 2024, le délai moyen de traitement d’une demande d’Allocation adulte handicapé s’établissait à cinq mois. C’est un frein majeur à l’accès aux droits. Les nouvelles mesures visent à harmoniser les pratiques sur l’ensemble du territoire, où les délais varient de deux à onze mois selon les départements .
2. Alléger les démarches
Parmi les 18 mesures annoncées, figurent :
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L’application systématique des droits sans limitation de durée pour toute personne à plus de 80 % d’incapacité et dont le handicap est stabilisé.
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L’attribution des aides et compensations scolaires pour une année entière (maternelle, primaire, collège, lycée), à compter d’avril 2026, sans renouvellement annuel.
3. Humaniser l’accompagnement
Le plan fait la part belle à une approche plus humaine : rééquilibrage du rôle des MDPH entre formalités et accueil, formation des agents, et amélioration de la qualité du suivi.
4. Suivi et évaluation
Un calendrier précis et un tableau de bord permettront de mesurer l’avancée opérationnelle et la réduction effective des délais dans chaque MDPH.
Ce que dit la presse : entre espoir et vigilance
a) BFMTV
Le média souligne que la réforme mise sur l’allègement des démarches et la généralisation des Pôles d’appui à la scolarité (PAS), essentiels pour fluidifier l’accompagnement scolaire des enfants handicapés.
b) Le Monde
L’article de Le Monde insiste sur la méthode participative : “un Tour de France des solutions” qui a duré trois mois et demi, visant une harmonisation “par le haut” des pratiques entre territoires. Les associations saluent les mesures, tout en restant attentives à leur application concrète sur le terrain.
c) Handicap.fr & AFP
Ces sources présentent une synthèse claire des 18 mesures, avec deux axes principaux : alléger les démarches et réduire les délais. Le ton reste optimiste : c’est « la vie des personnes handicapées » qui pourrait être améliorée.
Analyse critique : enjeux, attentes, limites
1. Des avancées réelles, mais dépendant des départements
La promesse d’une réduction des délais et d’une simplification administrative est cruciale. Toutefois, les disparités territoriales — déjà existantes — risquent de perdurer si les moyens concrets (personnel, budgets, outils numériques) ne suivent pas dans chaque département.
2. Nécessité d’une formation des agents
Les agents de MDPH « pâtissent eux-mêmes » du système actuel. Pour que l’accueil gagne en qualité, il faudra former les personnels, repenser les circuits internes, et valoriser les compétences relationnelles.
3. Mesurer les résultats
Le tableau de bord et le calendrier de suivi constituent une bonne base, mais il faudra des indicateurs pertinents (délai moyen, satisfaction usager, taux d’attribution, recours) et de la transparence dans les données.
4. Coordination avec les autres réformes
Cette initiative s’inscrit dans un écosystème plus large (SERAFIN‑PH, réforme des ESMS, stratégie autisme/TND). Elle pourra en tirer partie si elle est bien articulée à ces chantiers.
Auteur
Mayeul BERETTA
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